Un été à part – Marie Danièle Eyraud

Résumé :

En générale lorsque brusquement survient une rupture de couple, on a tendance à se demander qu’est-ce qui n’a pas fonctionné, pourquoi les choses en sont arrivées là, quelles erreurs on a bien pu commettre et à quel moment… Il s’en suit souvent une sorte de rétrospective ayant pour but d’assainir la situation, y voir plus clair afin de faire front au choc de la séparation.
Mais si, exactement dans le même temps vous venez de décrocher un nouveau contrat professionnel et que vous vous retrouvez en tête à tête avec un charmant jeune collègue, vous avez des chances d’échapper à ces remises en questions. Au moins provisoirement, car vous êtes soumise à un rythme vous obligeant à régler votre quotidien tambour battant.
Tout se bouscule alors, , passé, présent, ébranlement, nouveautés, périples, autres perspectives. En quelque sorte tout s’entremêle pour le meilleur et pour le pire.
Il est donc assez difficile de garder un équilibre, d’autant que votre ténébreux collègue se fait toujours plus pressant, surtout au travers de SMS, simleys et selfies auxquels vous n’étiez guère accoutumée. Et que de surcroit il s’ouvre à vous sans pudeur, ni état d’âme avec une simplicité désarmante, à cause de la dulcinée, qui vient de lui infliger un bébé de trop ! Chose compréhensible lorsque l’on sait qu’il est déjà père d’une famille nombreuse.
Voici amorcés les événements qui surgissent dans la vie d’Iréna, une quadra parisienne, venue s’installer avec son mari dans le grand sud. Un sud qui n’est jamais nommé autrement dans le roman, mais qui fait penser à celui de Nino Ferrer… Un lieu de rêve où bientôt s’abat la pire des canicules jamais enregistrée. Elément important de l’ambiance comme du décor, à la manière d’un huis-clos à la fois feutré et entêtant. De quoi faire tourner les têtes les plus raisonnables… Tout en se doutant bien que l’automne viendra tout retoquer et l’hiver tout emporter au vent mauvais.
Ce sera donc là que forcement l’heure du bilan viendra. Que la rétrospective s’imposera d’elle-même, faisant revisiter ces derniers mois vécus dans une sorte d’ivresse et de flottement. Période où Iréna aura le souffle nécessaire pour analyser, disséquer cette jonction entre les deux hommes entrer et sorti de son petit univers, mettant en relief deux portraits d’hommes pas forcement bien dans leurs baskets comme leurs sentiments, mais résolument contemporains.
Ce sera également le temps où la remontée des faits viendra éclairer le passé plus lointain d’Iréna. Son enfance, sa construction au sein d’une famille tant bourgeoise qu’excentrique.
Déchirée par un scandale n’en finissant plus de retomber sur l’ensemble de ses membres.
Parenthèse aussi enchantée que désenchantée, cette chronique au style tantôt sarcastique et mordant, comme follement onirique ne peut retracer qu’ « Un été à part ».